Les bienfaits du chanvre pour la peau… et pour la bioéconomie

Et si les secrets de la beauté venaient du terroir ? Les cultures de chanvre attirent le marché de la cosmétique pour un produit écologique et responsable. Une thématique traitée par l’un des groupes techniques du Pôle européen du chanvre pour identifier les besoins d’une filière en plein essor.

L’huile de chanvre redore le marché de la cosmétique. Les vertus originelles de la graine de chanvre intéressent de plus en plus les laboratoires qui l’intègrent dans des crèmes, des sérums et des huiles pour des soins de la tête aux pieds. Certes, les valeurs véhiculées par la plante constituent des atouts convaincants : hydratante, anti oxydante, apaisante, relipidante. L’huile de chanvre revendique les bienfaits d’un produit naturel et écologique, et ce dès la culture d’un chanvre industriel sans pesticide, herbicide ni fongicide et sans autre apport d’eau autre que celui de la pluie.

Molécule bio par excellence

Tout commence dans un champ de chanvre, où l’on prélève le chènevis : la graine de chanvre.  Elle est récoltée trois semaines après la floraison et immédiatement conditionnée pour être stockée sans perdre de sa qualité.

Déjà utilisée sous l’Antiquité et par Cléopâtre, l’huile de chanvre, huile sèche et agréable car elle ne laisse pas de film gras, est un soin aux bénéfices avérés. Riche en acides gras essentiels, elle apporte à la peau des compléments protecteurs nécessaires et équilibrés en Oméga 3 et 6, acide linolénique et vitamine E. Un cocktail qui, absorbé par les cellules de la peau produit un effet hydratant, cicatrisant et anti-inflammatoire. Le chanvre en cosmétique protège aussi des rayons ultraviolets du soleil et agit comme une crème solaire. De quoi satisfaire la demande de soins des peaux sensibles, sèches et agressées par le froid ou la pollution.

La transformation du chènevis, permet d’extraire une substance bénéfique pour la peau. « Nous travaillons en étroite collaboration avec La Chanvrière », explique Philippe Pastré, cofondateur de Chanvria dont la marque propose une gamme complète de produits à base d’huile de chanvre vierge. « Nous avons accès à un chènevis BIO premium et régulier en qualité et en quantité qui garantit les propriétés de nos soins dermo-cosmétiques ».

Des soins ancestraux moteurs de la bioéconomie d’aujourd’hui

Comme la plupart des acteurs de la filière, Chanvria s’approvisionne en chènevis dans une coopérative de proximité. L’entreprise favorise la synergie d’un écosystème régional et responsable dans une démarche RSE. Un circuit court qui contribue à soutenir l’économie locale par la culture régionale du chanvre industriel avec des débouchés assurés pour les agriculteurs. « 15 % des ventes de graines de La Chanvrière se destinent au marché de la cosmétique », explique Pascal Mortoire, directeur de La Chanvrière dans l’Aube, laquelle trie, sélectionne et prépare les graines pour les vendre en tant que matière première aux transformateurs. « La cosmétique forme un marché émergent. Le chanvre véhicule des valeurs sociétales et environnementales fortes puisqu’on ne retrouve aucun pesticide listé par la Commission européenne dans nos graines de chanvre – le chènevis – ni dans notre l’huile de chanvre. »

Loin des composants chimiques de moins en moins prisés par les laboratoires et surtout les consommateurs, l’huile de chanvre repositionne les valeurs d’un produit sain et naturel sur un marché de la beauté parfois malmené. Convaincues, les grandes marques développent désormais leur gamme à base d’huile de chanvre. Reste à anticiper les ressources en chanvre pour alimenter une production qui gagne en notoriété et en part de marché pour avoir définitivement le chanvre dans la peau.